La semaine dernière quand je suis rentrée dans le restaurant La famiglia di Rebellato, j’ai voyagé. J’ai parcouru Paris/Naples en quelques bouchés. Pour le prix d’une pizza, vous avez parcouru les 1623 kilomètres qui séparent les deux villes.
Grande amatrice de pizza et passionnée de pâte levée, je prépare très souvent des pizze à la maison à base de pâte au levain avec un pointage (c’est-à-dire une première fermentation) très très long, s’étalant sur plusieurs jours au froid. Ma pâte est légère et croquante. Cependant, même si on a une très grande maîtrise de son four, rien ne pourra remplacer un four à bois ou professionnel allant jusqu’à plus de 400°C. C’est pour cette raison que j’aime parcourir Paris à la recherche d’une bonne pizza préparée dans les règles de l’art.
Celle de Gennaro Nasti à la La famiglia di Rebellato est vraiment à part. Natif de Naples, il a la pizza dans le sang et sa passion transparaît dans la salle du restaurant où on le voit officier. Légère, très moelleuse et originale, cette pizza ne vous laissera pas indifférent. Gennaro Nasti prête une attention toute particulière à la pâte et bien évidement aux farines qu’il utilise. Très peu de levure permet une digestion optimale et une fermentation très longue favorise le développement de tous les arômes. Mais c’est dans la farine qu’il trouve son véritable terrain de jeu. La farine manitoba extrêmement riche en gluten ne l’intéresse pas. Il préfère en ce moment les farines de courge, de grano arso (blé brûlé) ou de chanvre. Dépourvues ou à faibles teneur en gluten, elles permettent quand même à Gennaro d’obtenir des pâtes à pizza d’une incroyable légèreté et très moelleuses. Goûteuses, elles sont alors le support d’une garniture de choix avec des tomates piennolo du Vésuve, de fior di latte ou des petits calamars poêlés. Ou bien, la pâte à pizza peut s’intégrer comme ingrédient dans un plat comme avec ce thon aux artichauts sur une base de pâte à la farine de grano arso.